Freeride/Backcountry : comment débuter ? Quels conseils de sécurité ?

Freeride/Backcountry : comment débuter ? Quels conseils de sécurité ?

Que l’on évolue en ski ou en snowboard, le freeride et le backcountry se pratiquent en zone hors-piste. Vous connaissez l’adage : un bon rider, est un rider vivant ! Alors pour débuter le freeride et/ou le backcountry, il vous faudra intégrer quelques notions de sécurité. On fait le point avec les conseils sécurité de notre ambassadeur : le skieur Tony Lamiche, aka guide MicheLa, guide de haute montagne.

En préambule, vous vous demandez peut-être quelle est la différence entre freeride et backcountry ? C’est subtil, le freeride c’est du hors-piste, le backcountry aussi avec en plus quelques ingrédients freestyle dans le ride. En backcountry, vous pouvez aller shaper un kick dans une zone vierge par exemple, ou utiliser le relief naturel et réaliser vos plus beaux tricks en freestyle. Bref, le backcountry c’est un peu le mélange des genres.

Le Graal en freeride et en backcountry, c’est la poudreuse, c’est elle que l’on va chercher. Mais qui dit poudreuse dit risque d’avalanche, qui dit hors-piste dit terrain non balisé donc risque sur l’itinéraire…

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Comment se lancer dans le backcountry ?

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Pour se lancer dans le backcountry, Tony Lamiche n’y va pas par quatre chemins : « se tourner vers les professionnels de la montagne me semble judicieux. La pédagogie de la découverte est un peu compliquée car l’on s’expose à des conséquences graves : tomber, se perdre, la blessure physique, et la plus connue de tous, l’asphyxie par avalanche. » Le tableau est un peu noir, mais mieux avoir conscience de ce à quoi l’on s’expose, pour ne pas que ça arrive !

Le bon équipement

Sous les pieds

Vous êtes snowboarder, optez pour une planche de snow avec de la portance et un bon volume pour bien déjauger. Choisissez-la directionnelle si vous voulez aller dans un sens en freeride. Pour le backcountry, optez pour une board all mountain freestyle solide sous les pieds.

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Vous êtes skieur, des skis larges avec du rocker en spatule évitent l’effet sous-marin en poudreuse, ils sont plus faciles à skier et restent au-dessus de la neige. Prenez une largeur minimum de 95mm au patin (largeur sous la chaussure), sachant que des skis entre 100 et 105mm sont idéaux car vous pourrez les utiliser sur la piste et en toutes neiges.

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Les accessoires incontournables

« Il faut un équipement de prévention efficace qui empêche l'avènement d’une menace, comme une corde dans son sac à dos ou des lunettes de soleil… Un équipement de protection qui réduit les conséquences en cas de coup dur, comme un casque. Et un équipement de secours au cas où il faille gérer une situation d’urgence, comme un DVA, une pelle et une sonde », résume Tony Lamiche.

Détaillons :

Sac à dos : en hors-piste, il est incontournable pour trimbaler son matos de sécurité. L’air de rien, il protège aussi le dos en cas de chute.

Corde : mieux vaut perdre deux minutes dans sa vie, que perdre sa vie en deux minutes, avoir une corde dans le sac à dos, peut vous sortir de situations scabreuses, c’est un assurage de plus.

Casque : Pourquoi est-il recommandé ? Parce que vous n’êtes pas à l’abris des requins, ces rochers perfides enfouis sous la neige, des blocs de glace invisibles ou autres chutes de cailloux. Rider la pow dans la forêt c’est risquer d’embrasser par mégarde un sapin. Pour toutes ces raison mieux vaudra être casqué. En cas de crash en réception d’un kicker en backcountry, ou d’un saut de barre rocheuse, vous serez aussi bien contents de porter un casque.

Matériel de sécurité DVA (détecteur de victime en avalanche), pelle et sonde : mieux vaut tout faire pour ne pas avoir à s’en servir, mais ils sont indispensables en hors-piste.

Un sac airbag est un plus, mais c’est un budget.

On vous renvoie à l’article quelles protections choisir pour faire du snowboard ?

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A cheval sur la sécu : les conseils de sécurité

1) Se former

Pour selon Tony Lamiche, « par définition, la sécurité c’est une situation tranquille qui résulte de l’absence de danger… Or en backcountry, les dangers ou les erreurs, ce n’est pas ce qui manque ! Il faut donc être capable de gérer tout cela et ça demande une culture montagnarde. Mon conseil est donc de se former pour évoluer en connaissance de cause. »

  • Des formations, vous en trouvez auprès de l’ANENA (Association Nationale pour l’Étude de la Neige et des Avalanches)
    http://www.anena-formation.com/
  • Une fois par an, en janvier à La Rosière, mais aussi en Suisse, l’événement Safety Shred Days imaginé par un snowboarder pro, sensibilise les riders de façon ludique.
    Insta : @safetyshreddays
  • Vous pouvez aussi vous formez en ligne avec WEMountain qui propose un programme d’apprentissage pour la montagne et les avalanche, élaboré avec des experts internationaux
    https://w3mountain.com/
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2) Les règles si vous ridez à plusieurs :

  • Dans la pente c’est un par un, ne descendez jamais tous ensembles pour ne pas charger la pente si vous avez un doute sur la stabilité du manteau neigeux.
  • Gardez vos potes à vue
  • N’attendez pas votre pote en zone exposée au milieu de la pente, mettez-vous à l’abri pour l’attendre
  • Préoccupez-vous de ceux qui sont derrière vous
  • Toujours s’arrêtez en aval du rider qui vous a précédé dans la pente pour ne pas faire partir une coulée au-dessus de lui
  • Ne suivez pas des traces sans savoir où elles mènent. Imaginez que vous suivez les traces d’un speedrider et que vous vous retrouviez bloqué au-dessus d’une barre de 100 mètres !
  • Pour shaper un kicker, assurez-vous que l’endroit soit safe.

3) Les avalanches : la bête noire des freeriders

La veille au soir de votre session freeride, consultez le BRA (bulletin d’estimation des Risques d’Avalanche sur  meteofrance.com/previsions-meteo-montagne/bulletin-avalanches

Sur le BRA et en station, les risques d’avalanche sont indiqués et symbolisés par des pictogrammes. Chaque pictogramme symbolise l’un des cinq niveaux de risques d’avalanche (de 1 à 5 : faible, limité, marqué, fort, très fort) et sont assortis d’un code couleur et de messages informatifs clairs sur l’importance et l’étendue des risques. Le risque zéro n’existe pas en montagne.

Le jour J, n’hésitez pas à demander des informations aux pisteurs.

Les cinq situations avalancheuses typiques 

Les situations nivologiques propices aux départs d’avalanche sont les suivantes : neige fraîche, neige ventée, sous-couche fragile persistante, neige humide et avalanche de fond. 75% des accidents d’avalanche se produisent dans les trois jours qui suivent des précipitations neigeuses.

 

Les bons réflexes

Appelez le 112 si vous êtes témoins d’une avalanche pour alerter les secours, quitte à les décommander si la victime est dégagée sans blessure.

Que faire si vous êtes pris dans une avalanche ?

  • Essayer d’échapper à l’ensevelissement coûte que coûte, car une fois pris dans une avalanche, il est difficile d’en sortir et de maîtriser ses mouvements.
  • Vous êtes encore debout : tentez de vous échapper en ridant à fond droit dans la pente pour dépasser l’avalanche et se mettre à l’abri. Si vous êtes équipé d’un sac airbag, tirez la poignée afin de gonfler les ballons. Ces dispositifs peuvent diviser par deux les risques de décès.
  • Pris dans l’écoulement : se débarrasser des bâtons (ne jamais mettre ses dragonnes en hors-piste) et des skis et tenter de rester en surface en mobilisant toutes ses forces, comme si vous nagiez. En snowboard, vous ne pourrez pas déchausser, il faut savoir qu’un snowboard fait ancre et vous tire au fond….
  • Lorsque l’avalanche s’arrête : fermer la bouche pour essayer de protéger vos voies respiratoires en mettant vos mains devant nez et bouche, puis tenter de former une cavité devant votre visage.

Quelle technique adopter pour skier la poudreuse ?

Si rider la poudreuse est instinctif en snowboard, c’est plus difficile et moins évident en ski car il faut gérer deux planches indépendantes, or un pied peut parfois partir à droite, l’autre à gauche, surtout si la neige est croûtée ou lourde. Serrer un peu plus les skis que sur la piste, sans non plus les coller aide à pivoter en poudreuse.

  • Le truc, c’est d’avoir un minimum de vitesse pour que les skis passent au-dessus de la neige, mais aussi la douceur. Contrairement au ski de piste où les tibias poussent sur les languettes des chaussures, en poudreuse, restez à l’aplomb de vos skis pour que les spatules survolent la neige, ni trop en avant comme en ski de piste au risque d’enfourner, ni trop en arrière, dans un savant dosage. Les bras sont toujours bien devant, regard et épaules vers l’aval.

    Pour amorcer votre virage, prenez un peu de vitesse, tournez le bassin, fléchissez afin d’avoir un effet rebond, allégez la pression pour tourner. Dissociez le haut et le bas du corps, comme en ski alpin.

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Enjoy !

 

« S’impliquer, être objectif dans ses décisions et faire des bilans de ses journées pour ne pas reproduire les erreurs », dixit le guide Tony.

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