Ophélie Ah-Kouen

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SURFEUSE VOLCANIQUE EN ACTIVITÉ

Son style et sa personnalité racontent ce que raconte toujours, à son plus haut niveau, l’art traditionnel du longboard : l’émanation d’une culture, d’une communauté, d’une philosophie ; et, parfois, l’affleurement « géologique » d’un environnement. Le surf d’Ophélie Ah-Kouen raconte les êtres et les paysages de l’île de la Réunion, née d’une passion volcanique entre l’eau, la terre et le feu, façonnée par la houle australe et les roches en fusion. C’est un magma bouillonnant d’influences, un métissage d’inspirations, une chorégraphie spectaculairement mise en scène par les éléments.

"Le longboard s’est tout de suite imposé à moi comme une forme d’expression, une discipline à la fois sportive et artistique... » révèle la jeune Réunionnaise. « J’étais une enfant plutôt casse-cou, en permanence en quête de défis physiques et d’adrénaline. Le longboard m’a permis de canaliser cette énergie, de l’orienter vers une recherche plus esthétique."

Son premier entraîneur au Surf Club des Roches Noires, Aymeric Bévière, voue également une passion à ce style intemporel qui ne s’exprime que sur des planches de 9 pieds. Il perçoit d’emblée chez l’adolescente des aptitudes innées pour la discipline. Sa joie de vivre et de surfer saute immédiatement aux yeux. Sa grâce et sa beauté naturelles aussi. Un savant mélange de force brute et de douceur typiquement créole semble irradier des courbes qu’elle esquisse. Ophélie marche sur son longboard et sur les vagues comme on compose un tableau, ou comme on improvise sur un instrument de musique. En vivant pleinement l’instant.

“Je n'avais jamais vraiment rêvé de voyager grâce au surf, de voir mes photos publiées dans les magazines ou de remporter des titres... Mais on m'a envoyé en France pour disputer des compétitions, et cet été-là a changé ma vie.”

Arrivée en Europe, elle va se forger en seulement quatre saisons un incroyable palmarès : trois fois championne de France (deux titres en espoirs, un en open), vice-championne d’Europe à 16 ans, et une troisième place un an plus tard, en 2011, au Roxy Pro de Biarritz, étape mythique du circuit mondial de longboard. Neuvième quelques mois plus tard du Swatch Girl Pro, ultime épreuve du championnat du monde disputée sur le spot de Hainan, en Chine, Ophélie termine la saison à la cinquième place, devant Kelia Moniz, une de ses idoles. La même année, elle décroche son bac S et décide de s’installer en métropole pour entamer des études de kiné.

Désormais basée à Hossegor, Ophélie se consacre à son métier et au free-surf, mais n’a pas définitivement raccroché le lycra de compétition. « Si le longboard figurait parmi les épreuves de surf en démo aux JO de 2020 au Japon, je rêverais d’être sélectionnée. En attendant, je vais participer à quelques Coupes de France cet été, histoire de me tester. J’ai envie de retrouver mon meilleur niveau ». Sa brillante carrière sportive lui permet d’ailleurs d’appréhender le rôle souvent décrié de surfeuse-mannequin avec une certaine légéreté. « S’afficher en bikini ou en action sur les réseaux sociaux, poster régulièrement des photos de soi sur Instagram, ça doit rester un jeu, un plaisir même. Bien sûr, ce sont des outils de promotion puissants, et on a une responsabilité vis-à-vis des marques qui nous soutiennent. On incarne un style de vie, l’esprit d’une collection. Si on aime la mode et la photographie, ce qui est mon cas, c’est très valorisant. Mais il faut garder le contrôle, avoir une certaine distance et un peu d’auto-dérision. Le surf doit rester un élément central dans la recherche esthétique. C’est lui qui rend celles et ceux qui le pratiquent plus beaux à l’intérieur comme à l’extérieur... »

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